C'est en juin 2001 que la Galerie Latitudes 27 ( Marlène Belorgey, 27 rue de Grenelle) a accueilli le retour à Paris de Scarlet Nikolska saluée par l'article ci-dessous de Alain Coudert dans Art Actualités Magazine :
Cette exposition fut marquée par des toiles évoquant Prague ("La Ville , la Nuit" ) ainsi présentées dans la plaquette d'invitation :
Ce qui fut suivi d'autres "ambiances" telles celle de Vienne, de ses cafés; de ses théâtres, de ses musiques
L'artiste est récemment revenue en février dernier, à la Galerie de Causans (25 rue de Seine, Paris) avec la force des images et couleurs qui ont marqué son enfance et son adolescence quand l'Est de l'Europe offrait tant de pays miniers et sidérurgiques. Des hauts fourneaux de Lorraine et Silésie aux aciéries de la Ruhr et de la Tchéquie, c'était le temps où la gloire de l'industrie européenne et souvent la galère de ses ouvriers et de ses habitants étaient entre les puits de charbon et les coulées des laminoirs. Ces terres au sein desquels Scarlet comme ma femme sont nées entre fer et charbon et dont, servant un moment dans Usinoir /Sacilor, j'ai contribué à gérer la fonte des effectifs à la fin des années quatre-vingt quand l'ordre du monde avait changé. Alors , dès la cinquantaine les ouvriers usés par ces vies devaient aller pêcher à la ligne au bénéfice des préretraites et les plus jeunes parfois parvenir à se reconvertir dans des métiers moins durs peut-être mais qu'ils ressentaient tous comme moins nobles.
Que ces feux, oranges ces sombres crassiers, et ces profils d'usines immenses partant aujourd'hui en carcasses que Scarlet nous fait voir comme nos passés soient comme des lieux de mémoire . Pareils à ces carrefours des sites célébres dont tous les noms finissent en "ange" aux frontières du Luxembourg où l'on a mis parfois un wagonnet de mine comme un trophée souvenir, de la même manière qu'on place aux ronds giratoires des communes bretonnes un bateau symbolique pour faire un jour souvenir qu'il n'y aura plus de pêche. Qu ces toiles soient regardées comme un hommage à tout ce que ces travailleurs d'hier nous ont donné, de même, que sous la pression d'une autre exploitation, des mineurs de Chine donnent aujourd'hui leurs vies pour que leur pays soit le grand vainqueur de la mondialisation qui a liquidé chez nous ces paysages.