Il ont tous malades d'un "non" grec qu'ils ont provoqué et que les Grecs ont eu le courage de proclamer alors qu'ils ont été menacés de toute part s'ils ne rentraient pas dans le rang de l'obéissance .... à un dogmatisme qui veut maintenant punir leur témérité.
Ce dogmatisme est tel que n'apparaît nulle part dans ces medias qui soutiennent tous clairement ou hypocritement l'ordo libéralisme triomphant, ni dans aucun commentaire ( sauf indirectement dans celui de Mélenchon), l'évidente solution à la question de l'excès des dettes souveraines de pays européens dont la Grèce : la monétarisation d'une part de ces dettes par de la création monétaire de la BCE au bénéfice des secteurs et organes publics et non pas seulement comme d'habitude au bénéfice des seuls secteurs bancaires et privés Ce n'est pas par des charges supplémentaires des contribuables des pays préteurs (ayant en fait garanti leurs banques) que doit se traiter une défaillance grecque ou autre (défaillances au demeurant bien souvent pour une part provoquées par la stupidité des politiques faites ici et là) que doivent se résoudre ces types de question, mais par une dose d'inflation fabriquée et diffusée de la sorte, pour son bienfait, dans toute l'Euro zone.
Bien sûr, c'est le démon pervers et longtemps caché des Traités qu'il faudrait exorciser pour en venir à ce bon sens qu'à leur manière pratiquent, via leur autorité monétaire nationale, et les Etats Unis et la Grande Bretagne. C'est le refus de l'Allemagne - et de ses séides - de seulement regarder un peu ces techniques, théoriquement par peur historique de l'inflation, en vérité en raison de leur aversion fondamentale envers la sphère publique qui fait le blocage politique . Si d'autres pays soutenaient ces explorations le mieux serait, comme le disait il y a déjà longtemps Frédéric Lordon, que si les Allemands sont insatisfaits, eux quittent l'euro qu'ils ont colonisé à leur profit.
Personne n'a le courage du bras de fer depuis longtemps indispensable avec le conformisme droitier germanique. Or aussi longtemps que la France est indispensable à l'Europe (mais cela même ne durera plus longtemps) elle a tout à gagner à cette confrontation puisqu'on ne saurait encore se passer d'elle si elle mettait en jeu sa présence dans l'Union. Etre capable de le faire c'est, comme en ont été capables hier les Grecs qui n'ont pourtant pas nos atouts , croire encore et à sa Nation et à une autre Europe.
Mais au lieu d'ouvrir des voies, un président de la République qui, hélas, ne croit évidemment plus ni dans la Nation, ni dans une autre Europe - a l'habitude de faire le démineur dévoué des exigences allemandes parce qu'il croît plus à la mauvaise Europe que lui ont légué Mitterrand et Delors qu'à toute autre chose : son impopularité traduit que son image porte négation de l'espoir , les petits calculs d'avantages matériels, seraient-ils fondés, auxquels nos concitoyens ne pouvant changer cette image sage et résignée.
C'est ainsi qu'il a permis, malgré le refus référendaire de 2005, lors du Congrès de Sarkozy et grâce au concours de voix socialistes que la Constitution française soit soumise au Traité de Lisbonne. C'est ainsi qu'il a fait adopter sans le faire réviser un TSCG qui nous rend infirmes. C'est ainsi qu'en toutes circonstances - après avoir fait semblant de tenter un effort, il ne saurait donner le change puisque s'il intervient c'est à contre sens : ainsi en affichant qu'il raisonne le gamin Tsirpas, il se met bien au service de Merkel qui ne donnera rien en retour. Comme on ne peut croire qu'il soit naïf, c'est bien qu'il est, sur le fond, tout à fait d'accord avec elle.
Et voilà que l'on peut donc lire, dans un Monde tout dévoué à la même cause ordo libérale, que "l'Allemagne n'entend pas pour l'instant dévier de sa position très ferme contre le gouvernement grec. Une intransigeance que partage de plus en plus la France. ..." Comme à chaque fois que la situation est difficile en Europe, il faut en revenir aux fondamentaux solides, c'est-à-dire le couple franco-allemand, sans qui rien n'est possible ", explique l'Elysée. ... " Il faut une analyse convergente des deux pays ; rien ne serait pire dans le moment actuel que d'apparaître désunis entre Français et Allemands ", explique un proche de M. Hollande."
Cette belle convergence vaut fermeture d'esprit puisque que son postulat est d'exclure la création monétaire des outils de traitement de situations économiques exceptionnellement graves en ce qu'elles ont structurellement organisé l'inégalité des chances et des facultés des membres de l'euro zone ! Et interdit les moyens de les compenser et d'en faire supporter les coûts de manière diffuse et équitable.
Que les Grecs, les Européens et les Français soient au clair : il n'y a rien à attendre de nos gouvernants - trop de défaut d'ouverture d'esprit - pour faire changer le cours européen des choses. Et ce que propose en désordre l'opposition "républicaine " - un "Grexit" qui aurait pu avoir un sens hier si c'était une opération bien accompagnée pouvant devenir consensuelle - ce n'est plus aujourd'hui qu'une injure à la démocratie hellène et à l'esprit de conciliation de son premier ministre. Tandis que celui qui avait les bonnes pistes pour traiter des dettes souveraines a remis son tablier de ministre des Finances sur l'autel d'une victoire à la Pyrrhus (?), mais en préparant, avec toutes les autres contestations européennes, d'autres combats.