Pierre Sudreau, en 1975, alors Maire de Blois voulait détruire la Halle aux Grains, architecture témoin du XIX eme siècle rural et de l'histoire du Loir et Cher, pour construire un beau palais contemporain des Congrès.
Le préfet que j'étais alors s'y est opposé en refusant le permis de démolir et a sauvé une première fois l'édifice, mais, mal aimé du Maire, j'avais été, en 1976, muté en Dordogne.
Il fallut encore qu'Alain Bombard *- le célébre navigateur de l'Hérétique soit un instant secrétaire d'État auprès du ministre de l'Environnement dans le premier gouvernement Mauroy (qu'il quitta à la suite de déclarations sur la chasse à courre qu'il souhaitait abolir) - parvienne, au moment où Sudreau allait obtenir de Deferre que la nouvelle première préfète Y. Chassagne, soit invitée à lui donner satisfaction (c'est toute une époque...) à faire réaliser le classement de la Halle comme monument historique . La Halle aux grains est sauvée une seconde fois...
L'édifice est alors restauré et aménagé pour servir de lieu d'exposition et de salle de spectacle , dont les productions bien inégales s'inscrivent dans l'héritage culturel à la mode Lang, ce qui nourrit aujourd'hui les débats des municipales. On soutient à droite qu'à la HAG ( voir le site...) pour chaque billet acheté par un spectateur le contribuable blésois paierait 5 à 6 fois plus.
Pierre Sudreau avait-il donc raison de vouloir détruire ce lieu devenu une enceinte de "gabegies" culturelles (comme il y en aurait autant - ce qui n'est évidemment pas vrai - à la maison de la magie de Robert Houdin) ? À moins que les mêmes spectacles dans un beau palais des Congrès tout neuf ( et très cher) n'aient encore aujourd'hui coûté beaucoup plus?
Ce n'est pas le sauvetage patrimonial qui coûte le plus, mais souvent l'usage qu'on en fait ...
* avec lequel nous évoquèrent un jour ces souvenirs - dont celui de son soutien lorsque je fus candidat sans étiquette à Blois en 81- lorsqu'il vint à RFO pour la célébration de Jules Verne