1 - Le défi de la crise et la réactivité - qu'il faut saluer - du Président de la république à l'égard des menaces de dépression/déflation semblent bouleverser tout à fait le rapport à l'Europe, voire au libre échange.
L'importance des mesures de soutien , leur part de sélectivité selon les secteurs et la nationalité des entreprises, l'implication directe de l'État pour satisfaire des besoins de fonds longs ou de crédits sur mesure consituent un paquet qui met en cause plusieurs principes qui étaient sacro saints dans la conception toute récente encore des disciplines européennes à respecter :
- bien sûr, un impact sur la faisabilité du pacte de stabilité
- mais, plus encore, une atteinte inéluctable paraît-il - et, en tous cas, souhaitable - à la règle selon laquelle, en interne comme en externe, les concurrences ne devaient pas être "faussées" : nous sommes, à nos yeux et sous réserve d'inventaire des mesures précises, désormais hors du champ de la philosophie de la défunte constitution de l'U E, comme du traité de Lisbonne lui-même;
- au delà nous sommes entrés, sans qu'on le dise en aussi clair - car ce serait faire un affichage offert comme une cible aux libéraux ( et à ceux-mêmes de la majorité présidentielle d'origine) dans l'acceptation d'une politique européenne de sauvegarde des activités de notre continent;
- à ce pas capital, s'ajoute l'effet de ressac de la crise sur la poltique économique des émergents et au premier chef de la Chine qui s'apprêterait à soutenir, par les mesures sociales au moins , son marché intérieur au vu du déclin de ses marchés externes.
Ce que la pensée politico-économique unique n'a pu faire avancer, commence à s'obtenir par la force des faits. Les libéraux vont y voir le doigt du grand horloger qu'est le régulateur : le "marché".
Nous n'en sommes pas encore aux analyses/préconisations de Todd - dont il faut absolument consulter les présentations critiques mais éloquentes sur le blog "Horizons" , en particulier au regard des indigences de la réflexion de la majorité socialiste et de la presse bobo, mais l'obligation politique semble incorporer peu à peu, sous l'effet de choc de la crise, les diagnostics et recommandations du sociologue ( "protectionniste européen", intelligent, mais non xénophobe...)
Donc vraiment.. à suivre !
2- Ne nous emballons pas trop vite à propos de l'affaire de ce (ex) directeur de publication malmené par la police.
N'a-t-elle pas été obligée d'aller le chercher parce qu'il n'aurait pas répondu à convocation; point qui a été évoqué mais qui mérite d'être bien établi.
Si tel est le cas, c'est qu'à sa désinvolture de nobliau de la presse, pour les manants de police, a répondu démesurement une méchante leçon de la part de ceux qu'il traitait, avec une forme de mépris pour eux-mêmes et leur travail.
S'il y a bien eu convocations(s ?) méconnue(s?), ce n'est vraiment pas la peine d'en faire une affaire d'État - parce qu'il est des médias ? - dans un sens ou dans un autre pour la pudeur de quelqu'un qui ne doit pas se déshabiller ( c'est la procédure regrettable, mais regulière) pour la prem!ère fois devant des tiers...encore qu'il fasse sans doute partie de ceux qui n'ont pas accompli le service militaire d'autrefois.