De tous les éléments d'information et les commentaires qui fleurissent sur le bras de fer entre les Institutions et Syriza, l'Europe secouée par la décision grecque d'aller au referendum, et se livrant à toutes les manœuvres pour se sortir victorieuse contre une telle dissidence, a manifestement comme riposte deux fers au feu :
soit faire écarter le referendum
soit obtenir que la peur fasse approuver le diktat européen
Des "spécialistes" expliquent que l'histoire s'accélère et que tout peut se retourner très vite : la panique est installée et bien que contenue par la fermeté des mesures prises (fermeture des banques, contrôle des mouvements de capitaux), on en espère une impossibilité ou un renoncement à passer effectivement à la consultation.
Si le referendum a lieu on met tout en œuvre pour que les électeurs soient si traumatisés et terrorisés d'être jetés dehors de l'Euro, tout en n'étant allégés d'aucune dette, qu'ils désavouent leur gouvernement, approuvent donc la proposition européenne et que dans la foulée de la liesse libérale qui suivra, des élections balaient Syriza.
La lutte du pot de terre contre le pot de fer tourne d'autant plus à briser le premier, tout en le remettant dans l'obéissance, que le temps des chocs dure un peu, juste ce qu'il faut : la BCE y veille, en maintenant une perfusion pour certaines banques et opérations, elle laisse bien entendre que s'il y a soumission, il y a toujours la possibilité d'un peu d'arrangement pour permettre une survie.
C’est le jeu du pendu : si on desserre un instant la corde et que la victime respire un peu, elle acceptera tout ce qu'on lui demande pour garder un peu d'air.
Le Monde aime le jeu du pendu et y ajoute le coup de pied de l'âne . Sa dernière inqualifiable réaction, illustrant cette fois-ci son conformisme connu par une super provocation européiste, est son éditorial de ce jour sur "la responsabilité" et "la faiblesse" de A. Tsipras et le" piètre chantage" de Y. Varoufaskis qui, entre autres péchés capitaux, se seraient opposés aux " réformes nécessaires à une collecte efficace et équitable de l'impôt" ... alors que le projet du gouvernement grec (qui n'a pas plu aux créanciers, alliés des "riches" ) était centré sur cet objectif !